En cette fin de juillet 2022, la maison d’édition Azulil de Marseille, portée par Esther et Mathilde, a donné jour à son premier stage d’estampes : « Architexture de papier ». Les prêtresses d’Azulil étaient accompagnées de leur stagiaire Zoénine, venue des Beaux-Arts de Paris pour leur prêter main forte. L’atelier Azulil sauvegarde toute une tradition autour de techniques anciennes d’imprimerie, dite de « presse ».
L’arc formé par Esther, Mathilde et Zoénine pointait sa flèche vers la réalisation de vingt-cinq livres d’artistes ayant pour thème un être vivant. Cette première session portait sur le Serpent. Il s’agit du premier de la collection Vives.
Les livres d’artistes ont été réalisés de toute pièce en cinq jours, un véritable travail Herculéen.
Durant cette semaine intense, les stagiaires ont ainsi eu la joie de suivre un atelier d’écriture mené par Alain Damasio, introduisant dans les esprits ce qu’il appelle « les couleurs de la langue » et la puissance des sons. Une promenade a suivi, afin de dégourdir les méninges fumantes de phonèmes en [p] [t] [k] ou en [s] [z].
Un temps de réflexion sur le serpent et son iconographie dans diverses cultures a fait naître un titre d’ouvrage :« Sillons ». Des textes coulés de la plume de chaque stagiaire ont été destinés à consteller tous les exemplaires.
Une fois les textes réalisés, les participantes ont appris à les taper à la machine à écrire, tout comme à réaliser des typographies en plomb. Les mots sillonnaient autour d’estampes en monotypes, linogravures et calligraphies à l’encre de Chine.
La technique du monotype consistait à peindre des formes et silhouettes sur des planches fines en plexiglas, qui passèrent ensuite sous presse.
Quant à la linogravure, il s’agissait de graver sur des plaques de linoléum à l’aide de gouges, en vue de faire ressortir des empreintes en noir sur du blanc immaculé ou l’inverse.
Le défi fou de ce stage a été relevé.
Vingt-cinq livres d’artistes comportant une vingtaine de pages, des textes dactylographiés, typographiés, calligraphiés, des monotypes et des linogravures passés sous presse.
Un travail minutieux allant jusqu’à la reliure des cahiers cousue à la main.
Le stage Architexture s’est conclu sur une présentation chaleureuse du travail collectif au sein de l’atelier.
Mais ne vous en faites pas, chaque livre d’artiste a son alter ego à l’École des Vivants.
Une bibliothèque qui attend votre lecture ainsi que les prochains numéros des Éditions Vives.
Encore merci Azulil, et vivement votre prochain stage …
Article par Miléna Burton
Photos par Lou Pèlegrin et Mathis Tresanini