Le vivant qui reste vivant.
Ni organismes génétiquement modifiés
Ni agriculteur.ices définitivement résignés.
En ce fabuleux week-end du 15 au 17 juillet, l’École des Vivants a accueilli chaleureusement l’association des faucheurs et faucheuses volontaires. Depuis 2003, ce collectif, regroupant plusieurs milliers d’activistes répartis dans toute la France, milite pour un modèle d’agriculture soutenable à travers de nombreuses actions de désobéissance civile et non-violente.
La Fauche est pour eux un acte du vivant qui se défend sur invocation du principe de nécessité pour les générations présentes et à venir. *Scruitch*
En l’honneur de ce rassemblement militant, un chapiteau a été monté avec soin afin que la ZESTE (Zone d’Expérimentation Sociale, Terrestre et Enchantée) puisse exercer son rôle de caisse de résonance.
Ainsi, de nombreux.ses intervenant.es. d’horizons divers (juristes, économistes, militant.es etc.) ont pris la parole lors de la première journée, ouverte au public.
Il fut ainsi question du mode d’organisation et des valeurs portées par le collectif des faucheur.euses volontaires, mais également d’une déconstruction des logiques gestionnaires et des pratiques de domination de l’humain sur la nature. C’est ainsi que l’économiste Hélène Tordjman, présentant son livre « La croissance verte contre la nature » aux éditions la Découverte, dénonça les logiques extractivistes de notre modèle industriel tentant tant bien que mal de se sauvegarder par une mise en valeur et une exploitation optimisée du vivant. Capital naturel, services écosystémiques, évaluation monétaire de la nature, sections, divisions, groupes, maintenances, approvisionnements… Au lieu de valoriser cette mise en inventaire de toutes les manifestations de la vie sur Terre, ce « festival » opère un moment de cohésion dans lequel le respect du vivant s’opère tant dans la biodiversité sauvegardée par le lieu que par les succulents plats d’Émilie.
Les assiettes étaient principalement végétariennes et aux couleurs des légumes de saison (et du jardin !).
Entre bière locale et jus de fruits constellés de guêpes, la fête était au rendez-vous. D’autant plus que le dîner fut initié par une scène ouverte, permise par la médiation du chanteur Kalune afin d’accueillir le maximum de voix. Le Minifeste conté par Alain Damasio et Sophie Zed, les slams inédits de Kalune, les dires immersifs des woofer.euses, Mathis et Miléna, les poèmes récités avec vigueur par les faucheurs et faucheuses.
Enfin, le festival s’est conclu sur une soirée-concert accueillant une quarantaine d’habitants de Saint-Geniez ainsi que des musiciens de ce même village à proximité de la ZESTE. L’ambiance était au Blues et aux jeux de lumières sous le chapiteau, orchestrée par l’I.C.H.N Blues.
En bref,
de l’autogestion à plein nez,
du polytique à pleine dent,
le premier grand évènement de la ZESTE,
et sûrement pas le dernier…
Article par Mathis Tresanini
Photos par Yome et Lou Pèlegrin