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Du 3 au 7 avril 2023, l’École des Vivants a accueilli trente-trois étudiants en 3ème année à l’école des Mines de Paris.

Leur séjour avait pour visée de clôturer leur cycle de formation et de prendre à bras le corps une réflexion sur l’habitabilité de la Terre à l’horizon de 2050 sur un territoire spécifique. Ce module intégratif a amené les étudiants à confronter leurs connaissances théoriques avec des acteurs du terrain, à relier savoirs savants et expérimentation sensible, tout en profitant d’accompagnements artistiques proposés par l’équipe de la ZESTE. Relier théorie et cas pratique, réflexion et projections engageant nos imaginaires ont été les lignes de force de cette semaine d’études à 1 300 mètres

Retour d’expérience École des vivants / Pierre-Henri Bournazel

 En quoi cette semaine à l’École des vivants, qui a pris place en fin de cursus  du MS IGE,  fait-elle sens pour toi dans le cadre de la formation IGE ?

Cette semaine à l’École des vivants était un très bon moyen de conclure le programme de formation du MS IGE. Elle était parfaitement intégrée dans le dernier module « changer d’échelle ». En effet, pouvoir travailler sur des cas concrets de prospectives à l’échelle d’un
territoire nous a demandé de nous appuyer sur tout un panel de connaissances abordées durant nos mois de cours en prenant en compte les spécificités du secteur de la Z.E.S.T.E
(Zone d’Expérimentation Sociale, Terrestre et … Enchantée).
Pour ma part, j’ai travaillé sur l’enjeu du déploiement des Low Tech. Avec mon groupe composé de 5 élèves, nous avons développé notre réflexion autour des problématiques liées aux potentielles ruptures
d’approvisionnement des technologies gourmandes en métaux rares. Nous avons imaginé les conséquences sur les possibilités d’isolation et de chauffage du bâtiment sur le long terme, ou sur la mobilité qui est un réel enjeu dans la région.

 Quels liens peux-tu faire entre le projet de l’École des vivants et celui du MS IGE de l’École des Mines de Paris ?

Les deux projets portent la volonté de sensibiliser et embarquer leurs audiences respectives en redéfinissant notamment le rapport de l’Homme à son environnement. Nous avons retrouvé à l’Ecole des Vivants des sessions théoriques, notamment sur la construction d’un
scénario ou sur l’intelligence collective. Au travers de ballades, visites et rencontres avec les intervenants, nous avons également pu ressentir le territoire sur lequel nous avons atterri durant ces quelques jours. L’expérimentation réalisée lors de la restitution théâtrale de fin de
semaine a été un moment très riche de notre séjour. Les attentes étaient ambitieuses et exigeantes, mais les retours étaient constructifs et bienveillants. Tête-Cœur-Corps, c’est exactement ce que j’ai pu ressentir durant ces quelques mois passés au sein du MS IGE.
Voilà comment pour moi ces deux projets entrent en résonance.

 Avec quoi repars-tu ? Quelles images gardes-tu, quelles idées, quels déclics ?

J’ai personnellement été très marqué par la puissance du projet de l’Ecole des Vivants. Les membres permanents de la Z.E.S.T.E ont réellement fait un choix de vie en accord avec
leurs convictions. (…) Ils ont une idée de ce qu’ils recherchent sur le long terme, mais en définissant au fur et à mesure le chemin pour y parvenir à travers un réel engagement personnel. C’était très inspirant pour nous, étudiants, qui sommes en phase de construction
ou de redirection. Un exemple pour ma part était le champ libre, au sens propre comme au figuré, octroyé pour nos représentations de fin de semaine. Nous avons pu façonner ce morceau de terrain
comme nous l’entendions, en utilisant de multiples objets afin de créer notre décor et nous l’approprier. Il n’y avait pas de réelle limitation, et nous avons mis deux jours à préparer notre scène.
Nous aurions pu décider de faire quelque chose de plus simple, de plus
minimaliste, le résultat n’aurait pas été le même. Ça peut sembler trivial, mais à titre personnel, cette liberté m’a inspiré, il ne sert à rien de se mettre des barrières là où elles ne
sont pas nécessaires.

 Quels sont les moments forts pour toi de cette semaine ?

Tout au long de la semaine, les membres de la Z.E.S.T.E nous ont parlé de l’importance de  s’intégrer pleinement dans le territoire, de pouvoir coopérer, créer des liens et privilégier les échanges avec les habitants de la Vallée. C’est un élément présent dès l’origine du projet et il n’était pas question pour l’Ecole des Vivant de demeurer coupée du monde qui l’entoure.

Nous l’avons par exemple vu de manière très concrète dans nos assiettes, puisque beaucoup de produits que nous avons dégustés venaient des producteurs aux alentours, quand ce n’était pas du potager. Pour aider au maraichage, des éleveurs locaux aident et
fournissent du fumier ou de quoi réaliser le paillage. Yves est également impliqué dans la commune en étant conseiller municipal. Un moment important pour moi a donc été de voir le nombre de personnes venant de la région qui se sont déplacées pour voir nos représentations de fin de semaine. C’était pour nous un exercice pédagogique, et je ne suis
pas vraiment certain que l’évènement était très « vendeur ». Mais énormément de monde s’est déplacé pour nous voir, il y avait des familles, des curieux, des voisins. Cette curiosité partagée était étonnante.

Enfin cette semaine à l’école des vivants m’a rappelé que notre promo était un groupe avec qui je me sentais aligné sur des valeurs communes. Pouvoir passer un moment privilégié
avec l’ensemble de la promo ainsi que l’équipe encadrante était pour moi le point d’orgue de cette année.
Nul doute que nous resterons longtemps en contact et continuerons
d’échanger, tant du point de vue professionnel que personnel.

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